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biest y découvrit toutes les erreurs du calendrier ; sur quoi l’empereur, qui n’avait jamais vu les trois missionnaires, donna ordre qu’ils fussent introduits dans sa propre chambre, avec tous les mandarins devant lesquels ils s’étaient expliqués. Ce prince fit placer Verbiest vis-à-vis de lui, et prenant un air gracieux : « Est-il vrai, lui dit-il, que vous puissiez nous faire connaître évidemment si le calendrier s’accorde avec le ciel ? » Verbiest répondit modestement que la démonstration n’en était pas difficile ; que les instrumens qu’il avait fait faire à l’observatoire étaient composés pour épargner les embarras des longues méthodes aux personnes occupées des affaires d’état, qui, n’ayant pas le loisir d’étudier les opérations astronomiques, pouvaient s’assurer en un instant de la justesse des calculs, et reconnaître s’ils s’accordaient avec l’état du ciel. « Si votre majesté, continua le missionnaire, désire d’en voir l’expérience, qu’il lui plaise de faire placer dans une des cours du palais un style, une chaise et une table, je calculerai sur-le-champ la proportion de l’ombre à toute heure proposée. Par la longueur de l’ombre, il me sera facile de déterminer la hauteur du soleil, et de conclure de sa hauteur quelle est sa place dans le zodiaque ; ensuite on jugera sans peine si c’est sa véritable place qui se trouve marquée pour chaque jour dans le calendrier. »

Cette proposition parut plaire à l’empereur. Il demanda aux mandarins s’ils entendaient