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infini, parce qu’ils se prennent parmi ceux qui aspirent aux degrés et qui ne réussissent point à les obtenir. L’emploi de maîtres d’école est honorable. Ils sont entretenus aux frais des familles. Les parens leur donnent le premier pas dans toutes sortes d’occasions, et le titre de sien-sing, qui signifie notre maître ou notre docteur. Les maîtres reçoivent pendant toute leur vie des témoignages d’une profonde soumission de la part de leurs élèves.

Quoique la Chine n’ait pas d’universités comme l’Europe, on trouve dans chaque ville du premier ordre un grand palais qui sert à l’examen des gradués. Ces édifices sont encore plus grands dans les villes capitales ; mais ils sont tous bâtis dans le même goût. Le mur d’enclos est très-haut, et la porte magnifique. Au-devant se voit une place carrée de cent cinquante pas de largeur, plantée d’arbres avec des bancs et des siéges pour les officiers et les soldats qui sont en sentinelle pendant l’examen. Des deux côtés de la dernière cour règne une longue file de petites chambres longues de quatre pieds et demi sur trois et demi de large, pour loger les étudians, qui sont quelquefois plus de six mille. Mais, avant d’entrer au palais pour la composition, on les visite avec la plus scrupuleuse exactitude, dans la crainte qu’ils n’aient apporté quelque livre ou quelque écrit. On ne leur laisse que de l’encre et des pinceaux. Si l’on découvrait quelque fraude, les coupables seraient punis