du monde à quelques lettrés, ils y cherchèrent long-temps la Chine. Enfin ils jugèrent que ce devait être l’hémisphère oriental, parce que l’Amérique ne leur paraissait que trop grande pour le reste du monde. Le missionnaire prit plaisir à les laisser quelque temps dans cette idée ; mais un d’entre eux lui demandant l’explication des lettres et des « noms : L’hémisphère que vous regardez, leur dit-il, contient l’Europe, l’Asie et l’Afrique. Voici donc l’Asie, la Perse et la Tartarie. Où donc est la Chine ? s’écria un des lettrés. C’est ce petit coin de terre, lui répondit-on, et vous en voyez les bornes. » Il parut extrêmement surpris de cette réponse ; et regardant ses compagnons qui ne le paraissaient pas moins, il leur dit en chinois : « Que cela est petit ! » Un meilleur philosophe aurait pu dire le même mot en regardant le globe entier.
Les autres parties des mathématiques étaient entièrement inconnues aux Chinois. Il n’y a pas plus d’un siècle qu’ils ont ouvert les yeux sur ce qui manquait à leurs connaissances. Khang-hi, dont la passion favorite était d’acquérir de nouvelles lumières, ne se lassait pas de voir et d’entendre les missionnaires jésuites ; tandis que, de leur côté, jugeant combien sa protection pouvait être avantageuse au christianisme, ils ne négligeaient rien pour satisfaire sa curiosité. Ils commencèrent par lui donner quelques idées de l’optique, en lui présentant un