Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 9.djvu/212

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la Chine et les Indes, a publié une traduction de ces livres en latin, dont le père Duhalde nous a donné des extraits.

Le premier livre du second ordre porte le nom de Ta-gio ou la Grande-Science, parce qu’il est destiné à l’instruction des princes et des seigneurs dans toutes les parties du gouvernement, et qu’il traite du souverain bien, qui consiste, suivant la doctrine de cet ouvrage, dans la conformité des actions avec la droite raison. Pour y parvenir, Confucius enseigne qu’il est nécessaire de bien examiner la nature des choses, et de s’élever à la connaissance du bien et du mal ; de se fixer dans l’amour de l’un et dans la haine de l’autre ; de régler ses mœurs et de maîtriser ses passions ; qu’un homme ainsi renouvelé ne trouvera point de peine à renouveler les autres, et fera bientôt régner la paix dans l’empire et dans le sein des familles.

Le second livre se nomme Tchong-yong, ou l’invariable milieu. C’est un ouvrage de Confucius, où ce philosophe traite du milieu qui doit être observé en toutes choses, et que tout le monde doit suivre, surtout ceux qui sont chargés du gouvernement des nations, parce que c’est dans ce milieu, ou ce tempérament, que la vertu consiste. C’est l’axiome d’Horace : Virtus est medium vitiorum. L’ouvrage est divisé en trente-trois articles, où Confucius établit que la loi du ciel est gravée dans le cœur de l’homme, et que la lumière