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C’est l’empereur même qui donne le sujet de la composition, et qui est censé faire cet examen par l’attention qu’on y apporte et le compte exact qu’il lui rend du travail. Le nombre des licenciés monte quelquefois à cinq ou six mille, dont environ trois cents sont élevés au degré de docteur ; quelquefois cette distinction n’est accordée qu’à cent cinquante. Les trois premiers prennent le titre de tien-tsé-men-seng, qui signifie disciple du fils du ciel. Le premier, ou le chef, se nomme tchoung-yuen ; le second, pang-yuen ; et le troisième, tan-koa. Parmi les autres, l’empereur en choisit un certain nombre qu’il décore du titre de han-lin, c’est-à-dire docteur du premier ordre. Le reste porte celui de tsin-see.

Un Chinois qui parvient au glorieux titre de tsin-sée, soit dans les lettres, soit dans les armes, peut se regarder comme solidement établi ; il est à l’abri de l’indigence. Outre les présens qu’il reçoit en grand nombre de ses proches et de ses amis ; il peut s’attendre d’être porté tôt ou tard aux emplois les plus importans de l’empire, et de voir sa protection briguée de tout le monde. Ses parens et ses amis ne manquent guère d’ériger dans leur ville des arcs de triomphe en son honneur. Ils y inscrivent son nom, son âge, le lieu et le temps de son élévation.

L’empereur Khang-hi remarqua, vers la fin de son règne, qu’il ne paraissait plus un