aussi grand nombre de livres qu’autrefois, et que ceux qu’on mettait au jour n’avaient pas le degré de perfection qu’il souhaitait pour la gloire de son règne et pour mériter d’être transmis à la postérité. Il en accusa les principaux docteurs, qui négligeaient leurs études pour se livrer aux intrigues de l’ambition. Pour remédier à cette négligence, aussitôt que l’examen fut fini, il voulut, contre l’usage, examiner lui-même ces premiers docteurs, si fiers de leur qualité de juges et d’examinateurs des autres. Si sa résolution leur causa beaucoup d’alarme, elle fut suivie d’un jugement encore plus surprenant ; plusieurs furent dégradés et renvoyés honteusement dans leurs provinces. L’effet de cet exemple fut d’inspirer aux autres plus d’application à l’étude. L’empereur s’applaudit d’autant plus de sa conduite, qu’un des plus savans hommes de sa cour, qui fut employé à l’examen des compositions, porta le même jugement que lui sur les pièces rejetées, à l’exception d’une seule sur laquelle il resta indécis. N’y avait-il pas un peu de flatterie dans le jugement et dans l’indécision ?
Duhalde observe encore, à l’occasion des sieou-tsai, ou bacheliers, qu’après avoir été déclarés dignes des degrés, ils se rendent à la porte du ti-hio-tao, ou du mandarin qui préside aux examens, vêtus de toile noire et la tête couverte d’un bonnet commun. Aussitôt qu’ils sont admis en sa présence, ils s’incli-