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comme les vallées et les champs qui les séparent en mille endroits sont fertiles et bien cultivés, les habitans mettent d’abord de niveau tous les terrains inégaux qui sont capables de culture, ensuite ils divisent en différentes pièces toute la terre qu’ils ont ainsi nivelée ; et de celle qui borde les vallées, et qu’ils ne peuvent rendre égale, ils forment des étages en forme d’amphithéâtres. Le riz qu’ils sèment dans l’une et dans l’autre, ne pouvant croître sans eau, ils font, à certaines distances et à différentes élévations, de grands réservoirs pour recevoir la pluie et les autres eaux qui coulent des montagnes, afin de la distribuer également dans toutes leurs pièces de riz, soit en la faisant tomber des réservoirs dans les pièces d’en bas, soit en la faisant monter jusqu’au plus haut étage de leur amphithéâtre : ils emploient pour cela une machine hydraulique, dont le jeu est aussi simple que la composition. C’est une espèce de chapelet composé d’une chaîne sans fin, de bois, et d’un grand nombre de petites planches de six ou sept pouces carrés, enfilées parallèlement à égales distances, et à angles droits, par le milieu dans la chaîne de bois. Cette chaîne passe dans un canal carré, à l’extrémité inférieure duquel est un cylindre dont l’axe est fixé des deux côtés. À l’autre bout est attaché une espèce de tambour, entouré de petites planches correspondantes à celles de la chaîne qui passe autour du tambour et du cylindre ; de sorte que, lorsque le tambour