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tourne, la chaîne tourne aussi. Le bout inférieur du canal est plongé dans l’eau, et le bout du tambour étant élevé à la hauteur où l’eau doit être conduite, les planches, qui remplissent exactement la capacité du canal, poussent continuellement l’eau, tandis que la machine est en mouvement ; ce qui se fait par trois moyens : 1o. avec la main, par le secours d’une ou de deux manivelles attachées aux deux bouts de l’axe du tambour ; 2o. avec le pied, par le moyen d’une grosse cheville de bois, d’un demi-pied de longueur, ajustée à l’axe du tambour. Ces chevilles ont la tête assez longue et bien arrondie, pour y placer commodément la plante du pied nu ; de sorte qu’une ou plusieurs personnes peuvent mettre sans peine la machine en mouvement, tandis que leurs mains sont employées à tenir un parasol et un éventail ; 3o. avec le secours d’un buffle ou de quelque autre animal attaché à une grande roue de douze pieds de diamètre, et placée horizontalement. On fixe autour de sa circonférence un grand nombre de chevilles ou de dents qui, s’ajustant exactement avec celles de l’axe du tambour, font tourner très-facilement la machine.

Lorsqu’on nettoye un canal, ce qui arrive de temps en temps, on le coupe, de distance en distance, par des digues ; et chaque village voisin ayant sa part du travail, les paysans paraissent aussitôt avec leur machine à chaîne qui sert à faire passer l’eau d’un fossé à l’autre. Cette entreprise, quoique pénible, est bientôt