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et qui s’y entend le mieux. Ils sont, dit-il, fort insinuans dans leurs manières, et leur avidité pour le gain leur fait trouver des moyens de vivre et des méthodes de trafic qui ne viennent point naturellement à l’esprit. Il n’y a point d’occasion dont ils ne tirent avantage, ni de voyages qu’ils n’entreprennent, au mépris de toutes les difficultés, dans l’espérance du moindre profit.

Mais, suivant le témoignage de quelques missionnaires, il serait à souhaiter qu’ils fussent d’un peu meilleure foi dans leurs marchés, surtout à l’égard des étrangers. Ils s’efforcent toujours de vendre au-dessus du juste prix, et souvent ils ne font pas scrupule d’altérer les marchandises. Leur maxime est que ceux qui achètent ne cherchent qu’à payer le moins possible, et se dispenseraient même de payer, si le marchand y consentait. Ils se croient en droit, sur ce principe, de demander les plus hauts prix. « Ce ne sont pas les marchands qui trompent, disent-ils fort hardiment, c’est l’acheteur qui se trompe lui-même. L’acheteur n’est forcé à rien, et le profit que tire le marchand est le fruit de son industrie. » Cependant ceux qui se conduisent par de si mauvais principes sont les premiers à faire l’éloge de l’honnêteté et du désintéressement. Magalhaens regarde comme les plus riches négocians de la Chine ceux qui font le commerce de la soie et du bois de construction.

En traitant du commerce des Chinois, nous