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viennent de Kiang-nan, avec toutes sortes d’ouvrages curieux en diverses matières. L’Yun-nan, le Chen-si et le Chan-si donnent du fer, du cuivre et plusieurs autres métaux ; des chevaux, des mulets et des pelleteries. Le Fo-kien produit du sucre et le meilleur thé de l’empire. Le Sé-chuen fournit des herbes et des plantes médicinales, etc. Chaque province contribue ainsi au bien public par une abondance de denrées dont le détail serait trop long. Toutes ces marchandises, passant d’un lieu à l’autre par le moyen des rivières, sont vendues fort promptement. On voit, par exemple, des marchands qui, trois ou quatre jours après leur arrivée dans une ville, vendent six mille bonnets propres à la saison. Le commerce n’est interrompu qu’aux deux premiers jours de leur première lune, qui sont employés aux réjouissances et aux visites mutuelles de la nouvelle année. Dans tous les autres temps, le mouvement des affaires est continuel à la campagne comme dans les villes. Les mandarins mêmes y prennent part en mettant leur argent entre les mains des marchands, pour le faire valoir par la voie du commerce ; en un mot, il n’y a point de famille, jusqu’à la plus pauvre, qui ne trouve, avec un peu de conduite, le moyen de subsister aisément de son trafic. On en connaît dont tout le fonds ne monte pas à plus d’un écu de France, et qui ne laissent pas d’en tirer leur entretien, père, mère, avec deux ou trois enfans, de se procu-