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Les îles du Japon sont le pays qu’ils fréquentent le plus. Ils partent au mois de juin ou de juillet, au plus tard, pour se rendre avec leurs marchandises, à Siam ou à Camboge, et y prendre celles qui conviennent aux Japonais. Le profit de ce voyage monte à deux cents pour cent. S’ils vont de leurs ports de Ning-po, de Canton ou d’Émoui, directement au Japon, ils se chargent : 1o. de drogues, telles que le gin-seng ; la rhubarbe, les mirobolans, etc. ; 2o. de cuirs de vaches et de buffles, d’arec, et de sucre blanc, sur lequel ils gagnent quelquefois dix pour un ; 3o. de toutes sortes d’étoffes de soie, surtout de satin, de taffetas et de damas de différentes couleurs, particulièrement de noirs : ils tirent quinze taëls de ce qui leur revient à six ; 4o. de cordes de soie pour les instrumens, et de bois d’aigle et de sandal, qui est très-recherché des Japonais, parce qu’ils en ont besoin sans cesse pour encenser leurs idoles ; 5o. enfin de draps et de camelots de l’Europe, dont ils trouvent un prompt débit, et qui leur rapportent cinquante pour cent, d’où l’on peut conclure quels doivent être les profits des Hollandais.

Les marchandises que les Chinois rapportent du Japon, sont : 1o. des perles fines, sur lesquelles ils gagnent quelquefois dix pour un ; 2o. du cuivre rouge en barres, qui leur coûte entre trois taëls et quatre et demi, mais qu’ils vendent dix ou douze taëls à la