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de broderies, de tapis, de coussins, de robes de chambre, de bas de soie, de thé, de porcelaine, d’ouvrages de vernis, de drogues, etc., sur lesquels leur profit est généralement de cinquante pour cent. Ils ne rapportent que des piastres.

Mais le commerce auquel ils s’attachent le plus, parce qu’il est le plus avantageux et le plus facile, est celui de Batavia. Les vaisseaux partent chaque année de Canton, d’Émoui et de Ning-po, vers la onzième lune, c’est-à-dire au mois de décembre, avec les marchandises suivantes :

1o. Une sorte de thé vert qui est très-fin et d’une odeur très-agréable. Le song-lo et le bohé sont moins recherchés par les Hollandais ; 2o. de la porcelaine qui n’est pas plus chère à Batavia qu’à Canton ; 3o. du fil et des feuilles d’or, qui ne sont que du papier doré. Une partie du fil se vend en petits écheveaux, qui portent le nom de poignées. Il est cher, parce qu’il est couvert de l’or le plus fin ; mais celui qu’ils portent à Batavia se vend ordinairement au poids, en petits paquets, avec de grosses poignées de soie rouge, qu’on y mêle exprès pour donner plus de lustre à l’or, et plus de pesanteur aux paquets. Les Hollandais ne l’achètent point pour leur usage ; ils le revendent dans le pays des Malais, avec un profit considérable ; 4o. de la toutenague, qui leur rapporte quelquefois jusqu’à cent cinquante pour cent ; 5o. des drogues,