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flexion de la lumière. Le poisson qui joue sur l’eau, prend aisément la couleur de la planche pour celle de l’eau même ; il saute du côté qui se présente à lui, et tombe dans la barque.

Les principaux ouvrages qui sortent des manufactures chinoises sont les vernis, les étoffes de soie et la porcelaine : on vernit à la Chine, les tables, les chaises, les cabinets, les bois de lit, et non-seulement la plupart des meubles de bois, mais jusqu’aux ustensiles de cuivre et d’étain : cette espèce de peinture leur donne un lustre merveilleux, surtout lorsqu’elle est mêlée de figures en or et en argent ; à la vérité, les vernis de Canton ne sont ni si beaux , ni si durables que ceux du Japon, de Tonquin et de Nankin, parce qu’on les fait trop à la hâte à Canton, et qu’on ne cherche qu’à tromper les yeux des Européens. Pour que le vernis acquière toute sa perfection, il ne faut pas moins d’un été entier ; mais les marchands chinois ont peu de ces ouvrages en magasin ; ils attendent ordinairement l’arrivée des vaisseaux pour exécuter ce qu’on leur demande.

Le vernis de la Chine n’est pas une composition ; il suinte, comme une résine, d’un arbre dont on donnera la description : nous ne parlerons ici que de la manière dont il s’applique : cette opération se fait de deux manières ; la première, qui est fort simple, consiste dans une application immédiate sur le bois ; après l’avoir bien poli, on le frotte deux ou trois fois d’une espèce d’huile nommée