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ran, qu’on mène avec soi comme un chien à la chasse du lièvre. Au lever du soleil, on voit sur les rivières un grand nombre de bateaux, et plusieurs de ces oiseaux perchés sur l’avant : au signal qu’on leur donne en frappant l’eau d’une des rames, ils se jettent dans la rivière ; ils plongent, chacun de son côté, et, saisissant le poisson, qu’ils lèvent par le milieu du corps, ils retournent à la barque avec leur proie. Le pêcheur prend l’oiseau, lui renverse la tête, passe la main le long de son cou, pour lui faire rendre les poissons qu’il aurait avalés tout entiers, lorsqu’ils sont petits, s’ils n’avaient été retenus par un anneau qu’on lui a passé au bas du cou. À la fin de la pêche, on le récompense de ses services on lui donnant à manger. Lorsque le poisson est trop gros, plusieurs oiseaux se joignent et s’aident mutuellement : l’un s’attache à la queue, l’autre à la tête ; et, s’unissant quelquefois tous ensemble, ils l’apportent au bateau de leur maître.

Les Chinois emploient pour la pêche une autre méthode qui n’est pas moins aisée ; ils ont des bateaux longs et étroits sur les bords desquels ils clouent des deux côtés une planche de deux pieds de largeur, qui s’étend d’un bout à l’autre ; cette planche est revêtue d’un vernis fort blanc et fort luisant : on la fait incliner par une pente fort douce jusqu’à la superficie de l’eau ; pendant la nuit, qui est le temps de cette pêche, on la tourne du côté de la lune, pour augmenter son éclat par la ré-