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Nankin, des taffetas à gros grains ou petites moires, qui sont d’un très-bon usage ; diverses autres sortes de taffetas à fleurs, à raies, à ramages, à figures ; du crépon, des brocarts, des pluches, et différentes sortes de velours.

En un mot, les Chinois fabriquent une infinité d’étoffes de soie pour lesquelles les Européens n’ont pas même de noms ; mais les deux plus communes sont, 1o. une sorte de satin qu’ils nomment touan-tsé, plus fort et moins lustré que celui de l’Europe ; 2o. une espèce particulière de taffetas nommé tcheou-tsé, qui, quoique fort serré, est si souple et si pliant, qu’il ne se coupe jamais. D’ailleurs il se lave comme la toile, sans perdre beaucoup de son lustre, qu’on lui donne avec de la graisse de marsouin de rivière. On purifie cette graisse à force de la laver et de la faire bouillir ; ensuite on l’étend avec une brosse très-fine sur le taffetas, du côté qu’on veut le lustrer, et toujours du haut en bas, dans le même sens. Les artisans brûlent dans leurs lampes de la même graisse au lieu d’huile, parce que son odeur chasse les mouches, qui, venant se placer sur l’étoffe, l’endommageraient beaucoup.

La province de Chan-tong produit une sorte de soie qui se trouve en abondance sur les arbres et dans les champs. On en fabrique une étoffe qui se nomme kien-tcheou. Cette soie est l’ouvrage de petits insectes semblables aux chenilles. Ils ne forment pas des cocons comme