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conduit, quantité de vers ou de papillons perceront leurs coques. Aussi doit-il être plus long pour les coques les plus fermes et les plus dures, qui renferment la soie grossière, que pour les coques fines. Lorsque les petits animaux sont morts, il faut étendre les coques sur des nattes ; et si le temps est frais, les couvrir de petites branches de saule ou de mûrier.

La troisième méthode et la meilleure pour tuer les mues, est de remplir de coques plusieurs grands vaisseaux de terre, et d’y jeter une certaine quantité de sel. On les couvre ensuite de grandes feuilles sèches, et l’on bouche soigneusement l’ouverture des vaisseaux. Sept jours suffisent pour faire mourir ainsi tous les vers ; mais s’il s’y glisse un peu d’air, ils vivent assez long-temps pour percer leurs coques. En mettant les coques dans les vaisseaux, il ne faut pas manquer de séparer celles qui sont longues, blanches et luisantes, de celles qui sont épaisses et d’un bleu obscur. Les premières donnent la soie fine ; les autres ne fournissent qu’une soie grossière.

Quoique la saison la plus propre à toutes ces opérations soit le printemps, on peut faire éclore aussi les œufs dans le cours de l’été et de l’automne, et même chaque mois après la récolte du printemps. Mais si tout le monde voulait profiter de cette facilité, les mûriers ne fourniraient point assez de nourriture ; d’ailleurs, s’ils étaient épuisés en un an, il n’en resterait pas pour le printemps suivant. C’est