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ce qui fait penser à l’auteur qu’il vaut mieux ne faire éclore qu’un petit nombre de vers en été, et seulement pour avoir des œufs dans l’automne. Il préfère cette dernière saison au printemps, parce que, le printemps étant la saison de la pluie et des vents dans les parties méridionales, le profit qu’on attend des vers à soie est plus incertain qu’en automne, où le temps est d’une sérénité continuelle. Quoiqu’en automne les vers ne puissent trouver pour nourriture des feuilles aussi tendres qu’au printemps, alors du moins ils n’ont rien à craindre des cousins et des moucherons.

Les vers à soie élevés pendant l’été ont besoin d’une grande fraîcheur ; il faut couvrir les fenêtres de gaze, pour éloigner les cousins. Si on en élève en automne, il faut d’abord les tenir fraîchement : mais, après les mues, et lorsqu’ils commencent à filer, ils demandent plus de chaleur qu’au printemps, parce que l’air est plus froid pendant les nuits. Les œufs qu’ils pondent alors ne répondent pas toujours à l’espérance du maître.

Si l’on garde les œufs d’été pour les faire éclore en automne, il faut les renfermer dans un vaisseau de terre qu’on met dans une grande chaudière remplie d’eau fraîche, et l’eau doit s’élever autant que les œufs : est-elle plus haute, les œufs périssent ; est-elle plus basse, la force leur manque pour éclore. Si l’on observe ce qui convient, ils écloront en vingt-un jours ; mais s’ils tardent plus long-temps, ils meu-