Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 9.djvu/98

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

colles ajoute quelques observations sur la porcelaine ancienne et moderne, et nous explique pourquoi les ouvriers de la Chine ne peuvent pas toujours imiter les modèles européens.

1o. La porcelaine est composée de deux sortes de terres : l’une, qui se nomme pé-tun-tsé ; et l’autre, kao-lin. Elles sont apportées de Ki-muen, par la rivière, en forme de briques ; car le territoire de King-té-tching ne produit aucune espèce de matériaux pour cet ouvrage. Le kao-lin est mêlé de particules luisantes ; le pé-tun-tsé est simplement de couleur blanche et d’un grain très-fin. On le fait avec des pierres, mais toutes les sortes n’y sont point également propres ; la bonne sorte doit être verdâtre. Après les avoir tirées de la carrière, on les brise avec de grosses masses de fer, puis on met ces morceaux dans des mortiers. Des leviers qui ont une tête de pierre armée de fer, et qui sont mis en mouvement ou par les bras des hommes, ou par le moyen de l’eau comme les martinets des moulins à papier, réduisent les morceaux en une poudre très-fine. On jette cette poudre dans un grand vase rempli d’eau, qu’on remue fortement avec une pelle de fer. Lorsqu’elle a reposé quelques minutes, il s’élève sur la surface une sorte de crème de quatre ou cinq doigts d’épaisseur, qu’on lève pour la mettre dans un vase plein d’eau. Cette opération se répète aussi long-temps qu’il paraît de la crème ou un nuage dans le premier vase ; ensuite on