Page:La Jeune Belgique, t11, 1892.djvu/104

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MEMENTO Le deuxième Concert populaire a obtenu un très grand succès. Au programme : L'air d'Elisabeth de Tannhduser. les Rêves et la Mortd'Isolde, cha mes par M"»" Rosa Sucher, la symphonie en si de Schumann, la scène de la Forêt de Siegfried et la Kaiser- Marsch. M"" Sucher est, comme on sait, une admi rable tragédienne lyrique. Au concert, elle n'est elle-même qu'à demi. Son interpréta tion des Rêves et de la Mort d'Isolde ne lui ont pas moins valu un triomphe. L'orchestre, sous la direction de M. Jo seph Dupont, s'est vaillamment comporté, surtout dans la Kaiser-Marsch, exécutée d'une manière prestigieuse. Le Conseil communal de Bruxelles, tout joyeux de voir le Théâtre de la Monnaie dégringolerau rang du Théâtre de Toulouse en Toulousain, a renouvelé, pour trois ans, le privilège de MM. Stoumon et Calabrési. Ce renouvellement a eu lieu à l'improviste, sans tambour ni trompette, etsans nul appel aux aspirants directeurs. C'est un véritable escamotage. Il est entré récemment au Conseil com munal quelques jeunes conseillers qui pro mettaient de défendre les intérêts artis tiques. Seraient-ils déjà encroûtés ? Voici la liste des artistes invités à pren dre part au prochain Salon des XX Lqui s'ouvrira au début de février : A. Bartho- lomé. A. Besnard, Miss Mary Cassa», Henri Cros, A. Delaherche, M. Denis, L. Gaus- son, Herbert Hornc, Selwyn Image, M. Luce, X. Mellery, C. Meunier. L. Pissarro, Ch. Serret, feu George Seurat, H. de Tou louse-Lautrec. Comme les années précédentes, des con certs et des conférences initieront le public à l'évolution de la musique et des lettres. Le père Sarcey, sorti furieux de la repré sentation d'Hedda Gabier, a écrit ceci : « Savez-vous que l'on commence à nous ennuyer ferme avec tous ces prétendus chefs-d'œuvre qu'on nous apporte à grand bruit de Belgique, d'Angleterre, d'Alle magne, de Scandinavie, de tous les pays possibles et impossibles, et devant lesquels on se pâme d'autant plus qu'on les com prend moins.Tout ça c'est de l'affectation et de la pose. Si un de nos auteurs dramatiques s'avisait de proposer à un directeur Hedda Oabler ou quelque chose dans ce genre !... Mais Ibsen est un Norvégien, voilà qui change la thèse. « J'espère qu'après celte épreuve on va nous laisser tranquilles. Ibsen est liquidé cette fois, et l'on s'adressera, si l'on veut des œuvres nouvelles, aux jeunes gens nés en F rance, qui frappent à la porte des théâ tres sans pouvoir se les faire ouvrir. Lès étrangers ne doivent avoir entrée chez nous que s'ils nous apportent des œuvres de génie indiscutables. » Ce bel appel aux gabelous littéraires a été entendu par la Revue indépendante. qui, dans son numéro de décembre, exécute de la manière suivante trois œuvres venues de Bruxelles : « Pierrot- Narcisse, par Albert Giraud, Lacomblez, Bruxelles. D'un Banville belge, c'est-à-dire légère ment cul de plomb et de gestes sans grâce, pâteux quant au verbe, cette fantaisie, où manque par trop la fantaisie. Lotit et ses Filles, par Paul Lacomblez, Lacomblez, Bruxelles. Parnassien médiocre, M. Lacomblez a