Page:La Jeune Belgique, t11, 1892.djvu/105

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—97— peut-être eu tort de toucher à cette âpre scène de la légende biblique où seul pour rait se jouer le génie âpre et tourmenté d'un Swinburne. Les Sept Princesses, par Maurice Maeter linck, Bruxelles, Lacomblez. Des personnages radoteurs et séniles, une Reine et un Roi dont les sept filles som meillent au fond d'une salle aux larges . baies. Le prince revient qui était fiancé à l'une d'elles qu'il trouve morte. C'est toujours le même procédé, simple et presque méca nique déjà employé dans l'Intruse et les Aveugles. M. Maeterlinck manque à coup sûr de variété dans les moyens, de com plexité dans les sentiments. La langue est simple, simple, simple, elle fatigue par l'en fantin des tournures, le chevrotement des exclamations. Au premier abord M. Maeter linck surprend, à y regarder de près on s'aperçoit que le génie lui manque. » N B. Il est question de jouer les trois œuvres dont il s'agit au Théâtre d'Art. Chose piquante, la Revue indépendante prend Paul I.acomblez pour un Belge. Il est vrai qu'il édite des Belges, et qu'éditer des Belges, c'est presque plus grave que d'être Belge ! Trois jours après l'apparition de ces arti- culets, d'ailleurs anonymes, le rédacteur en chef de la Revue indépendante adressa à l'éditeur Savine le petit poulet que voici : Paris, le u janvier i892. Mon cher Savine, Quand j'ai accepté la rédaction en chef de la Revue indépendante, c'était une publi cation littéraire d'une certaine valeur artis tique. J'aurais voulu, dans la faible mesure de mes moyens et secondé par des amis et des collaborateurs tels que Jean Ajalbert, Paul Adam, Lucien Descaves, J.-K. Huysmans, J.-H. Rosny, etc., etc., continuer cette tra dition; mais depuis plus d'un an, sous un prétexte ou sous un autre, vous refusez de me communiquer les sommaires mêmes de vos numéros, me mettant ainsi dans l'im possibilité de les contrôler, comme c'était mon droit absolu de rédacteur en chef. Aujourd'hui encore, vous opposez un refus formel à ma dernière sommation ; ne voulant pas accepter la responsabilité de ce qui peut être écrit dans votre périodique, je vous adresse ma démission de rédacteur en chef de la Revue. Agréez, mon cher éditeur, l'expression des sentiments que j'ai pour vous. François de Nion. C'est complet! Pour paraître, en février, chez Godenne, à Malines, le Jardin de l'Ame, de M. Fer- nand Roussel. Les souscriptions, au prix de 2 francs, sont reçues chez l'éditeur, rue Notre-Dame, à Malines. Paraîtra le 8 février : le Mouvement litté raire, revue bi-mensuelle « littéraire, criti que et documentaire ». Directeur : M. Fer- nand Roussel. L'Exposition du Voorwaarts a obtenu un grand succès. Nous tenons à le constater avant de passer la plume, le mois prochain, à notre chroniqueur artistique. S. M. le Roi a acheté plusieurs toiles. Félicitations sincères. En décembre a eu lieu l'exposition des Aquarellistes, avec ses ordinaires attrac tions annuelles. A noter un progrès dans l'arrangement et dans la toilette générale du salon. Les Italiens sont en baisse : nous parlons bien entendu du nombre des envois, car, pour la qualité, ce n'était guère possible. Beaucoup de jolies choses, prin cipalement de MM. Uytterschaut, Stacquet, Binjé, Hannon, Den Duyts, Eugène Smits, Marcette, Saintenoy. De Constantin Meu nier, des Panthères, d'allure sinistre, et des Barques de pêche, notation grande et émue de la vie des ouvriers marins. De beaux dessins, d'un art patient et sûr, pleins de calme et de franchise ingénue, de Xavier