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Page:La Jeune Belgique, t11, 1892.djvu/107

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—99— [.es deux révolutionnaires qui dirigent leThéâtre de la Monnaie viennent de jouer une grosse partie : ils ont repris Lohengrin. Grand succès pour M. Seguin, un vrai et noble artiste. M. Lafarge et M"" Wolff se sont distingués. MTM" de Nuovina est une Eisa lamentable. M. Candeilh, directeur du Théâtre du Parc, décline, dit-on, le renouvellement de son mandat. Souhaitons qu'il soit remplacé par un directeur entreprenant et résolu, et que le Théâtre du Parc, convenablement subsidié, puisse nous épargner le réper toire du Palais-Royal auquel il se résignait depuis des années. i M. Philippe Gille, dans le Figaro, s'oc cupe des Charneux de M. Georges Garnir: « Un « jeune », vraiment jeune, qui n'est pas entré dans la quarantaine, comme la plupart de ceux qui s'intitulent avec achar nement : les jeunes, vient de produire un livre ni trop gros ni trop [petit, un roman qui n'est pas trop un roman, une étude qui est plus qu'une étude et qui a pour titre: Les Charneux. Ce livre, signé Georges Gar nir, nom jusqu'ici inconnu pour moi, a par u à Bruxelles, chez Lacomblez, et me paraît devoir appeler l'attention sur son auteur qui, à vingt ans (on m'a assuré qu'il n'avait pas davantage), a écrit un livre plein de charme, de foi et de jeunesse, trois qualités qui se font rares, surtout chez les commen çants. Cet apprenti vient, selon moi, de faire une œuvre de maître, ou peu s'en faut, prenant à l'école nouvelle ce qu'elle a de meilleur, la puissance descriptive et le secret du relief. L'impression maîtresse de ce livre est le charme qui en émane à chaque page : M. Garnir est non seulement un romancier, mais aussi un poète, et aussi un paysagiste de premier ordre ; nul mieux que lui ne sait donner l'impression de l'étendue des champs, de la sévérité d'une lande ou de l'émotion ressentie devant les choses immuables et pourtant sans cesse renouvelées de la féconde nature. » Lire dans le numéro du Journal des Tribunaux du jeudi 3 décembre 1891 un croquis judiciaire de notre ami Jules Destrée: Le Manteau. Les Revues : Lire: dans la Revue blanche dedécembre les Sexualités, de M. Romain Coolus : Et je m'épanoui» doucettement la rate A suivre en leurs componctions Les abdomens bourgeois trimant à l'œuvre ingrate De ces classiques fonctions. et, comme antidote, le Gué, de M . Fr. Vielc- Griffin;dans les Entretiens politiques et littéraires, de curieuses notes sur Arthur Rimbaud, mort jusqu'à nouvel ordre; dans la Revue indépendante, des vers de notre compatriote M. Charles Sluyts; dans le Mercure de France, des poèmes de M. Pierre Samain et un article sur Vers de l'Espoir ; dans l'Art moderne, les études de M. Jules Destrée sur les Primitifs italiens; dans la Revue générale, le Magasin litté raire et la Société nouvelle, les traductions du Parnasse anglais par Olivier-Georges Destrée, et dans la Société nouvelle aussi la suite de l'Histoire des Lettres belges, par M. Francis Nautet, des Strophes en prose de M. Emile Verhaeren et une remarquable étude sur James Ensor, par M. Eugène Demolder; enfin, dans le récent numéro de la Wallonie, de nombreux extraits du Miroir des Légendes, de M. Bernard Lazare, Bonne année à la Revue rose, de Liège, qui promet d'être vaillante, au Réveil de Gand, dont le premier numéro contient mieux que des promesses, et à Floréal, une revue liégeoise dont la première livrai son ne nous est pas encore parvenue, et qui nous aidera dans le bon combat. Cette éclosion de revues, qui rappelle les beaux jours de 1884, nous prouve que nous