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Page:La Jeune Belgique, t11, 1892.djvu/361

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—353— papier! Brandissez le barbouillage et vous entendrez les professeurs d'igno rance et de folie s'écrier que vous avez surpassé Hugo, Gœthe et Edgar , Poe ! Voilà l'esthétique ! On ne la vend pas, on la donne pour rien ! Et en avant la musique ! Boum ! Boum ! Vive Mangin ! Ah! nous allons bien, et les écrivains belges ont lieu de se réjouir! Après une nuit d'un demi-siècle, à travers mille obstacles, à tâtons vers la lumière naissante, ils ont à peine exorcisé la langue des impurs démons du patois; une tradition s'établit, encore incertaine et vacillante; on com mence à considérer nos prosateurs et nos poètes comme des écrivains fran çais ; et voilà qu'on rappelle les démons vaincus, qu'on retourne au patois s'il y a trente ans, pour l'enlaidir et pour l'aggraver! M. Van Coppernolle ne se contente plus du belge : il y ajoute l'euphuisme, le cultisme et le gon- gorisme, et un nouvel Hôtel de Rambouillet s'élève dans le quartier des Marolles.

Eh bien ! s'il en est ainsi, qu'on nous rende M. Potvin ! ALBERT GlRAUD