Page:La Jeune Belgique, t11, 1892.djvu/373

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—365— Sur la terrasse nul falot. Pâle plus que fantôme, Hécate glisse aux créneaux. Quand passe son deuil aux vitraux, le spectre s'allume d'écarlate. Ce sont, sous son fanal, des larves de vieillards dont la mort violente a barbouillé la barbe; , des loups fuyards glissent autour de leur silence de marbre. Passent fillettes aux mains jointes. Une goutelette purpurine à leur poitrine sigille comme une amulette leurs livides toilettes Elles endurent des colliers aux dures pointes et passent sourdes au fracas des couleuvrines . des chefs vacants, des corps orphelins. Sous le noir regard d'Hécate, de larges flaques écartates saignent à blancs habits de lin de massacres d'enfants gisants. A la terrasse balayée d'ombre, parmi les spectres desheurés, Hécate élit une âme triste et d'ancien silence, la grandit pour le deuil et l'obéissance et de sa blafardité sanglante montre au jeune Hamlet les crimes sur le seuil du château, vieux comme les brumes des légendes, où tonnent d'impurs fracas d'hôtelleries. IMAGE Voule\-vous écouter des chansons Mièvres ou rares, rares ou noires ? Un berger qui passe sous le dôme noir D'un ciel vague et sans floraisons-, En sait chanter de toutes sortes, de tous les tons.