Page:La Jeune Belgique, t11, 1892.djvu/372

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—364— littérature attardée, dont la plupart des coryphées accomodent à la sauce néerlandaise les audaces des Soumet et des Millevoye ! Ayons la franchise de le dire : toutes les vieilles hérésies relèvent la tête. Comme en 188o, les De Monge — nos Brunetière — excommunient les Baudelaire et les Barbey d'Aurevilly au nom de la religion et de la morale. Avant 188o, nos écrivains étaient parqués en deux camps : le camp catholique et le camp libéral. Aujourd'hui, on se met à parler d'art démo cratique^ d'art réactionnaire. Avant 188o, on exigeait de notre littérature qu'elle fût nationale, c'est- à-dire belge, belge jusqu'à la platitude et jusqu'au néant. Aujourd'hui, on se divise en Flamands et Wallons, et l'on se fourre de nouveau, d'une autre manière, le clocher dans l'œil. Eh bien, si les vieux Doudous recommencent leurs promenades dans notre littérature, ils seront reçus comme il y a douze ans. Ceci n'est qu'un simple avertissement. La Jeune Belgique VERS Toasts salués d'artillerie, coupes parées de fleurs en orgies, mascarades fardées de grimauds bacchants parmi le vieux palais dormant, ses pieds de brume au fond des temps — danses et chants comme à l'hôtellerie. Dans la haute salle, les hanaps géants, aux mains de fièvre que décharna l'or, des crimes militaires et viols religieux portent défis et gloires ironiques au vent du dehors, le vent des légendes au fond des temps, maître des marins, leurs aïeux.