Page:La Jeune Belgique, t11, 1892.djvu/421

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-4i3- dans la plupart des pièces de son volume de vers, les Diversi Colores, et notamment dans le très beau poème intitulé : A Songfront an unfinished drama, d'une inspiration purement grecque, et comme naturelle à ces poètes anglais, nourris de la saine lecture des classiques, familiarisés avec l'image des temples, des dieux et des déesses grecques, qu'ils ont contemplés si sou vent en leur British Museum, et qu'ils s'imaginent voir passer et vivre autour d'eux dans le calme des vallées vertes, ombreuses et fraîches de la poétique Angleterre. M. Home se distingue en d'autres poèmes par une recherche extrême de grâce et de délicatesse et certains poèmes ont le charme des petits vers si délicatement précieux de Robert Herrick ; mais le senti ment chez M. Horne est plus profond que chez le poète de la Renaissance et les poèmes amoureux du volume se rapprochent plutôt pour nous des vers exquis et toujours jeunes du délicieux Charles d'Orléans et parfois même des admirables sonnets de Pierre de Ronsard. Les Diversi Colores donnent à leur auteur dans la poésie anglaise une place aussi distincte que celle que ses dessins et ses décorations lui ont gagnée dans l'art anglais contemporain, quelques pièces témoignant d'un grand amour des moindres choses de la nature pouvant seules le rattacher aux poètes préraphaélites. L'inspiration du volume est tour à tour reli gieuse, amoureuse et classique, et dans chacun de ces genres M. Horne nous a donné quelques très beaux poèmes d'un profond sentiment et de forme parfaite, comme son poème de la Résurrection du Christ, les poèmes intitulés : Erotomachia, Cease, cease reproachful eyes, Commercia coeli, ef les six chants célébrant la Danse qui terminent le volume. En résumé, les Diversi Colores sont un charmant recueil de vers classiques que les poètes liront et reliront surtout avec bonheur à cause de la per fection de leur forme et de la simplicité et du naturel de l'inspiration. O.-G. D. P. -S. Prochainement paraîtront à la même imprimerie, édités aussi par M.ïHorne, des volumes de vers de M. Selwyn Image et Ern. Dowson. III A TArt moderne. — Le Chevalier du passé, par Edouard Dujardin, Paris, Vanier. — Le Premier Livre pastoral, par Maurice Du Plessys. Paris, Vanier. — Bois ton sang, par Pierre Devoluy. Paris, librairie de « l'Art indépendant ». — Poésies complètes, par Catulle Mendès. Paris, Charpentier. — Dominical, par Max Elskamp. Bruxelles. Lacomblez. — L'Envol des rêves, par Arthur Dupont. Bruxelles, Lacomblez. — Le Coup de grisou, par Dom Laurent Janssens. Bruges, Desclée. — Ballades russes, par l'abbé Hector Hornaert. Paris, Savine. — Printemps sombre, par Georges Cudei.l. Bruxelles, Lacomblez. — Villiers de l'Isle-Adam, par Stéphane Mallarmé. Bruxelles, Lacomblez. — Les œuvres et les hommes, par Barbey d'Aurevilly. Paris, Lemerre. — La Fin des dieux, par Henri Mazel. Paris, librairie de « l'Art indépendant ». — Les Amours mortelles, par Emile Leclercq. Bruxelles, Weissembruch. A propos de ma chronique littéraire du mois de septembre et des petits phénomènes divertissants dont elle a été le prétexte, YArt moderne publie l'articulet que voici :