Page:La Jeune Belgique, t11, 1892.djvu/430

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—422— santé et de volonté. Ce n'est pas du labeur d'homme... » « ... La Jeune Belgique a su crier quand Monsieur Frédérix mettait de côté ses livres et n'en parlait pas. Pourquoi La Jeune Bel gique fit-elle de même quand La Création du Diable lui fut envoyée? Elle y consacra dix demi-lignes de memento, ce qui ne se fait pour aucun livre. — Tout récemment un témoignage d'admiration adressé à Eugène Demolder, mais où j'ai la témérité de déclarer mon antipathie pour la Jeune Belgique, me vaut de sa part une lettre de la dernière malséance... Comme si me voilà obligé d'estimer toute la Jeune Belgique, parce que M. Demolder en est. — Pourquoi M. Giraud, qui a tant de choses à me dire publiquement dans ses chroniques, ne me dit-il rien quand il entre che\ un éditeur où je suis la téte découverte, au lieu dy rester, lui, le chapeau sur la tête? » Nous avons interviewé M. Albert Giraud. Nous lui avons posé ce double problème : « Comment faire pour entrer chez un édi teur au lieu d'y rester? Et comment, étant donnée une téte découverte, peut-on y rester? » M. Albert Giraud, très perplexe, a ré pondu qu'il allait relire Hippocrate, — au chapitre des chapeaux. On lit dans le Réveil, sous la signature de M. Albert Arnay : « Depuis quelque temps on a la déplo rable manie de trouver bon tout ce qui paraît en Belgique au bénéfice d'un nom nouveau. Tant que ce procédé ne dépassait pas certaines revues d'une tenue plus que critiquable, il n'y avait pas grand mal. La chose, malheureusement, tend à s'étendre; déjà elle gagne des publications qui nous avaient habitués à moins d'indulgence et il est temps, — il est temps surtout si nous voulons rester dignes vis-à-vis de l'étranger — qu'une réaction se produise. Notre pro pre public, d'ailleurs, où des êtres compré- hensifs attendent de nous la bonne parole — le public n'cst-il pas disposé à ranger sur une même ligne tous les écrivains plus ou moins recommandés? A nous donc de nous montrer scrupuleux. Qu'on exagère quelque peu letalent d'un ami qui en a, qu'on cherche à ne pas trop blesser l'ami qui en a moins, je n'y vois à la rigueur aucun inconvénient. Mais lorsqu'un livre est foncièrement mau vais, il faut oser l'avouer, le crier, et c'est ce que nous avons fait. » On lit dans l'Indépendance .- « En même temps qu'elle offrira aux lec teurs de son édition quotidienne ces actua lités piquantes, l'Indépendance réservera dans son supplément du dimanche une place spéciale à des productions inédites des prosateurs et des poètes belges, dont les œuvres marquent une note personnelle dans le mouvement littéraire de notre pays. Ces Pages de la Wallonie et des Flandres — c'est sous ce titre général que seront réunis ces spécimens divers de nos littéra teurs — ne peuvent manquer d'exciter de sympathiques curiosités chez nous et à l'étranger. Citons, parmi les écrivains dont nos plus prochains suppléments contiendront des pages inédites : MM. Maurice Maeterlinck. Georges Rodenbach, G. Van Lerberghe. Franz Foulon, Georges Garnir, Fernand Severin, Grégoire Leroy, Pol De Mont, Célestin Demblon, Georges Khnopff, etc. » L'Indépendance, il y a quelques mois, affectait un mépris sans bornes pour les revues littéraires qui ont « dix-sept » abon nés. Ce sont les écrivains qui se révélèrent dans ces revues-là que l'Indépendance appelle aujourd'hui à la rescousse. Pauvre castel des grands verjus! Les Entretiens politiques et littéraires nous retirent leur considération très distin guée. Voici comment ils nous notifient ce grave événement : « Nous avons recommandé la Jeune Bel gique que M. Valère Gille dirigeait avec tact et courtoisie, et que nous rédigions en