Page:La Jeune Belgique, t11, 1892.djvu/435

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—427- déviation en reconnaissant en plein classicisme ses premiers ancêtres. Pour bien le comprendre et profiter de son œuvre, il faut que nous reconnaissions à notre tour les précurseurs; il faut que nous fassions nos humanités lyriques. Le temps d'arrêt que nous subissons est favorable à une revue historique qui remettrait bien des idées à leur place exacte et éclairerait de lumière vraie la pauvre et vulgaire musique que des gens au goût désor- bité nous donnent pour de la musique de maîtres. Pour préciser, voici ce que nous proposons : une entreprise par patronats sous la direction artistique d'un musicien ; une seule représentation de chaque pièce, sur un petit théâtre. Pas de troupe permanente; les artistes choisis spécialement pour les rôles à créer. L'orchestre et les chœurs se recru teraient facilement. On représenterait des œuvres de Monteverde, Scarlatti, Pergolèse, Cimarosa, Paisiello, Lulli, Rameau, Gossec, Grétry, Méhul, des œuvres de Haendel et de quelques compositeurs qui entretinrent la scène allemande jusqu'à Mozart. Si l'essai réussissait, on aborderait ensuite des œuvres plus développées telles que celles de Gluck, de Spontini , de Beethoven . On nous objectera que la Monnaie va monter Orphée. Quand même la Monnaie inscrirait réellement à son programme plusieurs œuvres de Gluck, cela n'empêcherait pas la réalisation du programme préliminaire que nous venons d'esquisser et, du reste, ce que nous proposons c'est une campagne d'art méthodique et suivie, dégagée de tout intérêt commercial. La Jeune Belgique