Page:La Jeune Belgique, t11, 1892.djvu/45

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VERS POUR UNE CHÂSSE Dans les lointains légers d'un brouillard vert et r< Sous les rochers Couvrant sur d'enfantins rivages, S'éveillent peu à peu les pieux paysages Et les galons glacés où la Ville repose. L'alur mouille les champs et les collines bleues Qu'embaument de fraîcheur des jardinets ndifs. Dessinés avec art par les buis et les ifs Qu'allument de lapis les brusques hochequeues. Sous les berceaux de fleurs et les tilleuls taillés De belles dames d'or avec leurs chiens fidèles Agréent en mimant les propos et les \èles D'un groupe étincelant de brillants cavaliers. Et là-bas, sur le roc isolé dans les plaines. Où le blanc château-fort enroule ses circuits, Le Seigneur casqué d'or, en de sombres déduits, Sonne pour les combats ses rouges capitaines. Mais un Enfant, le fils sans doute du Seigneur, Ses beaux yeux abreuvés de bonté, s'achemine A travers la prairie que sa grâce illumine, Par le calme sentier qui lui descend du cœur. Or le Malin, pour l'enchanter d'un soin perfide, Suscite sous ses pas de fabuleux bosquets, Où de vifs écureuils parmi les perroquets Agacent des choucas dans le feuillage humide; Des renards patelins poursuivent une hermine, Des macaques moqueurs du haut des cerisiers Jettent des fruits vermeils et des paradisiers Eparpillent leur queue en neige adamantine.