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Page:La Jeune Belgique, t11, 1892.djvu/459

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—45i— son modèle s'il a quelque souci de l'exacti tude historique? Lui campera-t-il sur la tête le chapeau aux ailes fortement recourbées? Laissera-t-il entrevoir la présence discrète du corset sur lequel se moulait, dit-on, l'altière redingote de l'auteur des Diaboli ques? Lui mettra-t-il aux doigts des bagues en pierres précieuses... fausses? Retrous- sera-t-il les manches de la chemise sur celles du vêtement? Dieu sait si j'admire le talent de Barbey d'Aurevilly et si je com prends le pieux culte voué à sa mémoire par quelques fidèles, mais je ne peux pas me le représenter inspirant un statuaire, dût tout le génie d'un Mercié, d'un Falguière ou d'un Dubois s'atteler à cette étonnante besogne. » La même Indépendance, qui ne peut pas se représenter un d'Aurevilly en bronze, appelle Charles De Coster un pasticheur. Che volete! Tout le monde ne peut pas être Henry Fouquier, ni son fils Marcel, ni même M. Charles Tardieu ! Notre ami et collaborateur M. Joseph Nêve vient d'être nommé chef de division au ministère de l'intérieur. Félicitations cordiales. Les macrobites de la Galette ont exprimé leurs idées sur la littérature contemporaine. Echantillon : « La passion de connaître, de dire et de savoir la réalité, se répandait dans la littéra ture et dans les arts. Les romanciers, à la suite de Flaubert, s'abstenaient avec soin d'apprécier les actes de leurs personnages, devenaient d'impassibles montreurs d'âmes, laissant aux lecteurs le soin de sentir et de juger. Le théâtre suivait le livre dans ses audaces. Les poètes proclamaient la supériorité de la forme sur le fond, affichaient avec Gau tier, Baudelaire, Leconte de Lisle le mépris de ce qui n'était pas image, rime ou cadence. » Maître Martin, l'opéra MM. J. Blockx et E. Landoy, a été représenté avec succès à Bruxelles. On s'accorde à proclamer que le succès eût été un triomphe si le compositeur n'avait pas été trahi par le librettiste. Le premier concert populaire a été bril lant. Le chœur hollandais, sous la direction de M. de Lange, a merveilleusement chanté 'es œuvres de Du Fay, d'Okeghem, de Josquin des Prés et de Roland de Lattre. M. Joseph Dupont a été acclamé. V Le sar Péladan a parlé au Cercle artis tique et au salon Pour TA rt. Mii» Eugénie Meuris, du Théâtre-Libre, a lu, au salon Pour TArt, avec un succès mérité, des œuvres de MM. Severin.Demol- der, Eekhoud, Rodenbach, Gilkin, Giraud, Maeterlinck, Le Roy.Verhaeren, Lemonnier et Picard. Notre ami et collaborateur Léopold Wall- ner fait cet hiver, au cours de musique de M"0 Desmeth, une série de conférences sur les maîtres du clavecin et du piano. Ces conférences sont accompagnées d'auditions musicales. M. Léopold Wallner a passé en revue les œuvres les plus caractéristiques de Fresco- baldi, de Pasquini, de Rossi, de Purcell et de Arne. L'intérêt de ce programme était doublé par la science du conférencier. A recommander le Manuel de Prononcia tion de M"" J. Tordeus. Ce petit livre sera très utile, non seule ment aux membres de la Chambre des représentants, mais encore aux jeunes poè tes qui riment comme ils prononcent: mal.