-49— ANCIENNE CHANSON A Madame E. K. Vous mes extases, vous ma voix, Vous nia part de fête et le musée de ma mémoire, Vous save\ où les fées cachèrent notre coffret Avec toute mon âme et votre gloire. Les sacerdotes et les soldats de mon rêve, Ont vainement vécu la quête en la forêt. Les exorcismes et les lances sont piètres armes Contre les yeux de fées qui rient sans bruit dans la forêt. Mes soldats et mes sacerdotes, vous les fatiguâtes sans trêve Et j'implore la paix de la lisière de la forêt. Je vous donnerai pour rançon mes chansons Et les clefs de ma patrie, votre terroir. Que puis-je vous donner que vos lèvres ne prirent Sans parole et d'un baiser au premier soir, Où j'appris que mon rêve et vivait et ni'aimait. Gustave Kahn. AVÈNEMENT Tristan. a Paul Tiberghien. Quel drapeau flotte au mât? Kourwenal. Le drapeau d'allégresse ! (Tristan et Yseult.) peine émancipé, l'Héritier orphelin de ces plantureuses pro vinces souffleta toutes les promesses d'une docile enfance, les sagaces prophéties de ses tuteurs et de ses collatéraux. Sa famille et ses précepteurs relégués aux confins sauvages de l'Empire colonial, il se rua au travers le monde, ainsi qu'en une ville conquise, au galop épique de ses appétits refrénés et de ses rancunes, par la brèche ! Gaspillant et vilipendant les dons généreux de la Terre magni fique et la féauté de ses peuples, il sévissait, parmi ses sujets et la domes ticité terrifiée du Palais, comme une bourrasque : — dans son humeur farouche, exigeait d'idolâtriques marques de respect, outrait les minuties de l'étiquette, se complaisait à bafouer les serviteurs caducs de la dynastie et
