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Page:La Jeune Belgique, t11, 1892.djvu/80

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Là, des adolescents dans la fraîcheur des ondes Baignent en souriant leur sereine beauté. Là, des adolescents dans la fraîcheur des ondes Caressent du regard leurs chairs roses et blondes Et leur visage ami dans les eaux reflété. D'autres, autour d'un frère aîné, qui les adore, — O curiosité charmante et noble espoir! — D'autres, autour d'un frère aîné, qui les adore, De sa lèvre au sang pur qu'un duvet léger dore, Recueillent les fruits mûrs de son divin savoir. Les plus doux, les plus fers, les plus mélancoliques Contemplent longuement le paysage aimé. Les plus doux, les plus fers, les plus mélancoliques Regardent dans leur cœur leurs rêves magnifiques Fleurir comme un rosier splendide et parfumé. Ah ! rêver avec eux l'infini de leur rêve, Sourire à leur sourire et pleurer à leurs pleurs! Ah! rêver avec eux l'infini de leur rêve, Vivre l'éternité divine en l'heure brève, Le cœur enfin guéri du passé des douleurs! Est-il une eau lustrale, est-il un bain magique Pour laver les remords de mon cœur ulcéré? Est-il une eau lustrale, est-il un bain magique Pour rafraîchir ce cœur amer et nostalgique Qui pleure les pays où jamais je n'irai? ARBRE DE JESSÉ Au jardin rêvé croît un arbre de vitrail. Un cadavre nourrit ses racines cruelles. Symétrique espalier ouvert en éventail. Ses rameaux, étoilés d'amples feuilles d'émail. Roulent en longs rinceaux leurs vrilles sensuelles Arbre miraculeux de Jessé, tu fleuris En rouges fleurs de chair aux pétales meurtris.