Page:La Jeune Belgique, t11, 1892.djvu/79

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—7i— Ils ne sont, cependant, ces doux charmes de flamme, Que le rayonnement terrestre de ton âme, Soleil miraculeux qu'implore mon espoir! En un jour solennel sans nuage ni soir, Nous rendras-tu l'éclat des Essences premières, Ivresse de mes yeux. Lumière des lumières? PAYS DE RÊVE Est-il une eau lustrale, est-il un bain magique Pour laver les remords de mon cœur ulcéré ? Est-il une eau lustrale, est-il un bain magique Pour rafraîchir ce cœur amer et nostalgique, Qui pleure les pays où jamais je n'irai ? Beaux pays, caressés de lumières soyeuses Fuyant sous des forêts mystiques de tilleuls, Beaux pays, caressés de lumières soyeuses, Qui de frais baisers d'or frôlent les eaux joyeuses Des ruisseaux enfantins, heureux de leurs glaïeuls. Sur le velours songeur des galons et des mousses, Aux palpitations lumineuses des fleurs, Sur le velours songeur des galons et des mousses De purs adolescents et des vierges très douces S'enivrent du silence ingénu de leurs cœurs. Nus ou vêtus un peu de flottantes ceintures, Les uns suivent des yeux de rouges papillons; Nus ou vêtus un peu de flottantes ceintures, Quelques-uns, agitant d'odorantes verdures, Eparpillent dans l'air leurs légers tourbillons. Dés vierges, tendrement l'une à l'autre enlacées. Rencontrent en chantant sous les bosquets fleuris Des vierges tendrement l'une à l'autre enlacées, Et le vol des chansons suit le vol des pensées Sous le vol ga^ouil/eur des oiseaux favoris.