Page:La Jeune Belgique, t11, 1892.djvu/85

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—77— Tu dis : « Les divins paradis « Sont à jamais perdus pour l'âme « Qui les nie et qui les diffame; « Les cœurs curieux sont maudits. « Ta vie est désormais flétrie : « Tu perds tout espoir pour avoir « Vu ce qu'il ne fallait point voir, « Et pour toi la terre est pourrie. u L'envers des choses est affreux? « Pourquoi chercher l'envers des choses? « // suffit d'adorer les roses « Et le soleil pour être heureux. u Jouir ou savoir! La sentence « Divine ordonne de choisir. « Qui n'a pas vaincu le désir, « Doit s'abstenir de la science. III Cette voix, était-ce ta voix Ou le verbe de la Sagesse? Ah ! voici ta voix qui m'oppresse, Ta voix puissante d'autrefois, Ta voix qui me hait et qui m'aime, Ta voix qui mêle affreusement, Pour mon délice et mon tourment, La prière avec le blasphème : « Ah! combien tu m'as fait souffrir, « Moi ton esclave et ta martyre, « Bourreau, qui m'étends sur ta lyre « Pour charmer ton cruel loisir! « Tu me déchires et tu railles « Ce pauvre corps qui n'est plus moi. « Vois donc! Mon cœur est plein de toi, « Pleines de toi sont mes entrailles!