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Page:La Justice du Var, année 6, n° 452 (extrait), 10 août 1890.djvu/12

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De ces 560 millions de travaux, il faut déduire les bénéfices inconnus, scandaleux des entrepreneurs. Jugez-en : Sur 248 millions pour lesquels on a fait le compte, on a trouvé 78 millions de bénéfices, soit 30 %, sans compter le bénéfice des petits tâcherons. Suivant M. Vallé le bénéfice des entrepreneurs varie entre 25 et 50 %.

Comptons approximativement 160 millions de bénéfices scandaleux.

Restent 400 millions de travaux faits

Plus… 0100 millions de matériel.

Restent 900 millions à retrouver, sur lesquels il y a 22 millions de publicité.

L’administration à Paris et dans l’Isthme a coûté 100 millions et, en plus, 30 millions de constructions.

L’achat des actions du Panama railroad a coûté 92 millions. La Société d’études avait traité avec un Comité d’actionnaires représentant la majorité. Elle payait déjà 200 dollars ce qui en valait 100. On a laissé périmer ce traité et on a payé 250 dollars ce qui n’en valait pas 100.

Deux Compagnies d’entrepreneurs ont payé l’une 600.000 francs, l’autre 1 million à la Caisse des Dépôts et Comptes courants, qui avait dans son Conseil d’administration un administrateur du Suez et l’administrateur principal du Panama.

Une troisième Société, fondée par un ingénieur de la Compagnie, s’associe à des entrepreneurs en leur faisant doubler leurs prix.

Pourquoi une grande partie de la presse a-t-elle fait le silence sur ces choses ? Pourquoi, au lieu de les divulguer, a-t-elle fait une utile diversion pour les accusés, en menant une campagne systématique d’injures et de calomnies contre des hommes politiques. Ici, je rencontre des faits délicats ; mais je me suis tu assez longtemps pour avoir le droit de parler une fois.

La Compagnie a largement payé la publicité des journaux ; mais, à côté de la publication régulière dont les états sont connus, il y a eu d’autres marchés.

Certains journaux ont pratiqué à l’égard de la Compagnie le chantage le plus caractérisé, le plus honteux. Au premier rang, le Petit Journal. En juillet et en août 1879, le Petit Journal se livre à un éreintement complet de l’entreprise, au point de