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Page:La Justice du Var, année 6, n° 452 (extrait), 10 août 1890.djvu/4

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Depuis lors, fidèle à mon parti, je suis resté dans la mêlée, sans repos, sans trêve, m’efforçant de régler l’ardeur des uns, pressant, encourageant les autres, toujours montrant l’ennemi et criant : En avant ! (Bravos !)

Maire de Paris pendant le siège, député à Bordeaux et à Versailles, président du Conseil municipal de Paris, de nouveau député depuis 1876, j’ai, suivant mes moyens, servi publiquement la cause du peuple. Contre les monarchistes, les cléricaux, les réactionnaires de tous noms et de tous déguisements, au grand jour, sous les yeux du pays, bien ou mal, heureux ou malheureux, j’ai combattu.

Sans doute pour le triomphe de nos idées communes, fort de l’assentiment de mes commettants, vigoureusement secondé par mes amis, j’ai dû livrer plus d’un combat à des républicains ; à des républicains qui étaient les plus nombreux, les plus forts et — j’en puis témoigner — très ardents contre nous.

Le parti républicain peut-il se soustraire à ce qui est la vie même de l’humanité, la lutte entre l’esprit de stabilité, de conservation et l’esprit d’évolution, de réforme, de progrès ? Dans notre parti commun, pour la réformation politique et sociale, nous avons donc obstinément bataillé, tous solidaires, vous mes commettants, moi votre mandataire.

Mais ce que j’ai le droit de dire aujourd’hui, sans craindre un démenti, c’est que, étranger à la politique d’insultes et de haine, j’ai combattu les idées non les personnes ; c’est que, en lutte avec des républicains, j’ai toujours respecté mon parti ; c’est que, au plus fort de la bataille, ne perdant jamais de vue le but commun, j’ai toujours conclu par un appel à la solidarité commune contre l’ennemi commun ; c’est qu’enfin, attaqué, injurié, calomnié par certains républicains, et pouvant parfois user de mortelles représailles, je ne l’ai pas fait. (Vifs applaudissements.)

J’aurai l’orgueil d’ajouter que je n’ai rien demandé à mon parti. Il m’est arrivé de solliciter des places pour beaucoup de gens, jamais pour les miens, qui sont étrangers aux fonctions publiques. Hélas ! j’aurai beau jeu si je voulais parler de républicains ou prétendus tels, les uns discrètement et bassement perfides, les autres