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Page:La Justice du Var, année 6, n° 452 (extrait), 10 août 1890.djvu/6

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Que les modérés, de leur côté, ne m’aient pas tenu compte de cette attitude, il n’y a pas lieu de s’en étonner pour qui les connaît. Ils ont cru plus habile de me reprocher d’avoir fait Boulanger, sachant bien que si j’avais concouru à le porter au ministère, j’avais tout fait pour qu’il se maintînt dans son rôle de soldat républicain, et résistât aux tentations de tout ordre qui l’ont perdu.

Ce sont les mêmes hommes qui m’ont accusé d’avoir, par mon ardeur inconsidérée, à servir la cause radicale, porté préjudice au parti républicain lui-même. Méconnaissais-je donc l’intérêt général du parti républicain et pouvait-on m’accuser de le subordonner à celui de mon groupe, quand, au second tour des élections de 1885, j’obtenais de mes amis de Bordeaux — non sans résistance — qu’ils se retirassent devant la liste de M. Raynal ; quand je me faisais vertement reprendre par M. Bepmal, de Saint-Gaudens, pour lui avoir demandé de se retirer, au second tour de scrutin, devant M. Cruppi, opportuniste ; quand je résistais aux supplications éplorées de Judet, qui me demandait mon appui pour combattre le candidat républicain en Corse avec la complicité des bonapartistes ? Étais-je donc oublieux des sacrifices que commandait l’intérêt de la République, lorsqu’à Versailles j’abandonnais les candidatures de MM. Brisson, Floquet, Freycinet, pour concourir à l’élection de M. Carnot ? Ne me montrais-je pas préoccupé de l’intérêt suprême qui doit dominer tout, quand, les fusils chargés, j’intervenais à Carmaux, assez heureux, grâce à la sagesse des ouvriers, pour assurer à la fois, et la paix civile, et le triomphe du droit ? (Double salve d’appl.)

Ces accusations seraient ineptes si elles