Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/110

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lant état-major et précédé d’un peloton de soldats français, sortait de la Porte-Royale.

L’indomptable taureau, dragon impétueux de l’île Formose, avait produit trop d’effet pour qu’on le laissât plus longtemps exposé aux regards des profanes. En conséquence, on le transporta dans le magasin aux poudres où il fut précieusement conservé jusqu’à nouvelle occasion.

Grand-Merci fut privé d’une niche si belle, mais ne réclama point ; quant au napolitain Colletti que questionnait Sans-Quartier, il fredonna pour entrer en matière :

Foi de troupier, que je l’échappe belle !
Minute encor ! Adieu ma citadelle :
Le Fort-Dauphin s’en allait en cannelle !

— Corps-diantre ! général ! dit le chevalier de Capricorne, au même sujet, cette fois, il faut l’avouer, nous avons joué de bonheur !

— Votre diable de dragon couvert d’écailles, dit le général, nous avait jusqu’ici causé assez de désagréments…

— … Pour nous aider à prendre notre revanche, continua le chevalier, mordious ! le proverbe a bien raison de dire : Il n’y a qu’heur et malheur !