Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/138

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Sainte, de Ra-Hissa notre Seigneur Jésus-Christ et de Ra-Mariama, la Sainte Vierge, en priant pour leur conversion au catholicisme.

À quoi, le sire du Capricorne ne répondit ni en latin ni en grec, mais bien en langue de Madagascar par le cri :

Amin !

Béniowski, les jours suivants, prit de concert avec lui diverses mesures de la plus grande importance et l’entretint surtout de son dessein d’occuper un point militaire sur la côte Nord-Est.

— À vous le midi, mon cher major ; à moi ce poste dont la situation facilitera toutes nos opérations ultérieures, avait dit Béniowski si parfaitement renseigné sur toutes choses que le vieux routier en était émerveillé et le secondait avec enthousiasme.

La garde du Fort-Dauphin fut confiée de nouveau à Colletti. Puis, la Marquise de Marbœuf, côtoyant la grande île, alla déposer au fond de la baie d’Antongil l’adjudant Franche-Corde, et une escouade de vaillants aventuriers chargés d’y construire une redoute, ce qu’ils firent sans difficultés tant ils rencontrèrent de bons vouloirs de la part des indigènes. Quelques Kabars avaient merveilleusement préparé les esprits.

Capricorne, dont l’éloquence fut incomparable, aurait encore voulu qu’on n’allât pas plus loin, mais Béniowski persista dans le dessein de se conformer aux ordres du ministre. L’on se dirigea donc sur l’Île-de-France, où la petite légion expéditionnaire fut provisoirement casernée.

Les plus funestes instructions étaient parvenues à MM. de Ternay et Maillart, et leurs mauvais vouloirs, se manifestant en toute occasion :

— Corne de licorne ! c’était prévu ! dit le major. Sans quoi je ne me serais pas dérangé.