Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/170

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« Les chefs antavares ont contracté alliance bénévole avec mon établissement.

« À Foule-Pointe, le capitaine Rolandron a prêté main forte à Son Altesse le roi Hiavi, rusé larron que ma politique me force à ménager comme il me ménage. – C’est toujours dans son pays que les émissaires noirs, mulâtres ou blancs de M. Maillart, vont d’abord prendre langue. – Hiavi n’a pas été trop satisfait de nous voir pacifier les Fariavas, qui se sont engagés à construire une route de cinquante lieues à travers leur territoire, car je tiens à pouvoir communiquer par terre avec Anossi et le Fort-Dauphin, pour le cas où la communication par mer deviendrait trop difficile.

« M. Saunier, qui, grâce à Dieu, est plein de zèle, a exploré tout le cours de la Tingballe. Elle est navigable dans ses deux branches principales jusqu’à vingt lieues de son embouchure, et n’est pas éloignée d’autres cours d’eau qui peuvent me mettre en rapports faciles avec les peuples du Nord et de l’Ouest.

« Cette canalisation naturelle est pour l’avenir de notre établissement d’un prix incalculable. Si messieurs de Ternay et Maillart nuisent à notre commerce avec les colonies françaises il faut que mes alliés trouvent des débouchés en Afrique, en Arabie et dans l’Inde ; je veux donc m’étendre dans l’Ouest, c’est-à-dire chez les Sakalaves, le plus promptement possible. Par conséquent, j’envoie M. Mayeur, capitaine de ma première compagnie, l’intrépide Franche-Corde, dix de mes meilleurs soldats et cent cinquante noirs, construire un fort devant le village d’Angonavé, dont les habitants sont les seuls Sakalaves que je connaisse jusqu’ici. En entrant dans la ligue formée contre nous, ils ont justifié la mesure hardie que je prends. – C’est un casus belli, je le sens bien ; mais, à tout prix, je veux occuper une position centrale dans le Nord.

« Pendant la saison des pluies, Louisbourg est horriblement