Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/172

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« Ainsi, Alexandre est allé à diverses reprises jusqu’au pays des Fariavas qui l’ont reçu et traité à merveille. J’ai à me louer, sous tous les rapports, de cette nation courageuse, active, pleine de dispositions excellentes et dont je compte tirer grand parti. La route que ses philoubés m’ont promise est presqu’achevée.

« De son côté, Capricorne en fait percer une du Fort-Dauphin vers le nord. – Il a condamné à ces travaux ceux des indigènes qui avaient pactisé avec Stéphanof. Je ne vous dirai pas que mes frères par le serment du Sang prêchent mon alliance à tous les peuples du Midi.

« Dans Antimaroa, je ne veux être que général français, représentant du roi de France, protecteur des colons et pacificateur des indigènes ; mais dans le Sud, je suis, bon gré malgré, Ra-Zaffi-Ramini, le sang du prophète. Vous connaissez mes desseins ; vous savez que la propagation de la foi catholique est mon vœu le plus ardent. Salomée en toute occasion se déclare chrétienne et compte comme moi sur le puissant concours de notre vénéré père Alexis toujours retenu à l’Île-de-France. Mais que voulez-vous ? Les résultats prouvent déjà que le major a eu raison. Les peuplades qui me connaissent le moins, sont celles qui croient le plus fermement à mon origine sacrée. – Les Machicores, les Ampâtres, les Mahafales et même les Antacimes, tous peuples limitrophes d’Anossi, ont admis la légende. Elle est chantée avec succès jusqu’à la baie Saint-Augustin, m’écrit mon Vice-Roi d’Anossi (ceci est le nouveau titre que prend pour sa part notre ami Vincent du Sanglier, chevalier du Capricorne, major titulaire de ma légion et commandant très réel du Fort-Dauphin).

« Ici, deux cents de mes esclaves et la tribu du chef Zaffi-Rabé Raoul percent un chemin qui conduira de Louisbourg au pays des Fariavas.

« Mon cousin Rafangour et Ciévi, chefs de deux grandes