Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/175

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ce malheureux fanatique s’y prend pour se faire des partisans : tantôt mes soupçons se portent sur le roi Hiavi, tantôt sur l’intendant Maillart, car on a saisi de la monnaie française sur les brigands de la bande faits prisonniers. – J’ai craint un instant que les Zaffi-Rabès ne se laissassent entraîner ; il fallait user de moyens extrêmes. Mais Effonlahé, Raoul et les philoubés d’Antimaroa, mon cousin Rafangour entr’autres, ne trouvant pas sage que j’employasse des blancs pour cette exécution, s’en chargèrent. – Six cents Navans furent massacrés ; Siloulout, lui-même, s’échappa encore.

« J’ai juré, s’il ose revenir encore, de diriger en personne l’expédition et de le faire pendre sur les murailles du Fort Louis.

« Un complot d’assassinat formé contre moi par quatre chefs, me força d’agir de nouveau avec une vigueur terrible ; je reçus avis de l’organisation d’une nouvelle ligue ennemie. Les plus lamentables nouvelles m’arrivaient coup sur coup. Mes dépêches adressées à l’Île-de-France restaient sans réponse.

« Ce fut dans ces conjonctures que se termina pour nous l’année 1774. »


— Quelle énergie ! quel courage infatigable s’écria le vicomte de Chaumont-Meillant. Il a la seconde vue du génie. Tous ses actes sont réfléchis et ses instructions dignes d’un vrai chrétien, loyal serviteur de la France.

Madame de Nilof, fière de la belle conduite d’Alexandre, ajouta quelques mots à sa louange ; mais Aphanasie, plus impatiente, se saisit de la longue missive du général :

— J’ai hâte, dit-elle, de savoir si nos efforts lui ont été utiles !

— Pouvons-nous en douter d’après la phrase qui commence sa lettre ?