Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/187

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parties de l’île, assurer les communications, percer des routes, étendre le réseau de mon influence, m’organiser solidement.

« La plus parfaite tranquillité régnant enfin dans la province d’Antimaroa, je confiai le commandement du Fort-Louis et de ses dépendances au capitaine Rolandron ; je m’embarquai avec ma femme, mon fils, Alexandre de Nilof et quelques soldats, à bord du Postillon pour faire une inspection générale de mes postes maritimes.

« M. Mayeur, toujours plein d’ardeur et de zèle, avait établi un comptoir sur le territoire d’Angontzi, j’allai y passer trois jours et tins un kabar dans lequel dix philoubés antavares se prononcèrent chaudement pour nos intérêts.

« Je reçus une ambassade du roi du nord Lambouin dont j’acceptai l’alliance et j’eus la bonne fortune de porter secours à un équipage anglais dont le navire avait naufragé près du port Louquez.

« Parmi ces Anglais, se trouvait un de mes compatriotes, M. Ubanowski, natif de Varsovie, qui me demanda d’entrer au service de l’établissement en qualité d’ingénieur ; je l’admis avec joie dans nos rangs, et le chargeai immédiatement de construire un phare sur l’île d’Aiguillon, où je le déposai, avant d’aller visiter nos postes de Mananhar et de Massouala.

« Le commerce, sur ce point, est très florissant ; mais la traite des noirs entraîne les tribus à se faire la guerre entr’elles ; je ne veux point de ces guerres partielles qui ruinent le pays. Malheureusement, sans le concours de la mission catholique, je ne saurais essayer de réformer l’esclavage, et le père Alexis m’écrit de l’Île-de-France qu’il y est retenu par force majeure. En attendant, il étudie le malagazi et nous reviendra parfait prédicateur, n’ayant que faire d’interprètes.

« À Foule-Pointe, le roi Hiavi me reçut avec les plus grandes démonstrations d’amitié. – Je me montrai froid et sévère.