Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/198

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à porter la guerre chez les Sakalaves, Il avait tenu un kabar solennel à Louisbourg et concevait enfin les plus belles espérances.

Les motifs de l’expédition, les études approfondies qui l’ont précédée, les mesures de tous genres qui ont été prises doivent empêcher de confondre le comte de Béniowski avec un vulgaire coureur d’aventures. Sans cesse préoccupé de l’avenir commercial de la colonie dont il veut doter la France, on le voit se féliciter des agressions du prince contre lequel il a le désir secret de faire la guerre. Sa politique se fonde sur l’équité ; mais il a eu soin de préparer de longue main ses ressources.

L’Aphanasie arrive avec des munitions et des renforts. Il n’hésite plus.


La campagne s’ouvrit d’une manière brillante par de petites expéditions dans lesquelles se signala le courage d’Alexandre de Nilof. Béniowski, fort de ces premiers succès et des démonstrations sympathiques de tous les peuples de l’Est, du Nord au Midi de Madagascar, pouvait donc sans vaine fanfaronnade débuter en criant : Victoire ! Grande victoire !… enfin !…

La saison des pluies retarda pourtant de plusieurs mois l’entrée sur le territoire ennemi ; car ce ne fut qu’au mois d’avril 1776 que commencèrent les opérations décisives.

Mais le temps perdu pour les opérations militaires, ne le fut pas pour les travaux pacifiques, les négociations, l’organisation de l’armée, l’incorporation de Malgaches ou même de Mozambiques dans l’armée du comte, le ralliement des postes disséminées sur divers points secondaires et la création d’une flottille de rivière qui devait faire les transports par eau.

Le chevalier du Capricorne, selon son désir, fut invité à