Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/197

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« Le royaume soumis à Cimanour jouit d’un air très-salubre. Il est aplati, peu boisé, baigné par un grand nombre de belles rivières et prodigieusement fertile. On y rencontre partout des plaines immenses, où paissent d’innombrables bœufs sauvages qui appartiennent à qui peut s’en servir.

Le roi des Seclaves pourrait lever une armée de trente mille hommes, s’il possédait l’amour de ses sujets mais, à la moindre apparence de guerre, ils ont coutume de s’enfuir dans les montagnes vers la côte orientale.

« De ces émigrations se sont formées plusieurs nations indépendantes, avec lesquelles je me suis mis en rapports depuis mon arrivée dans cette île.

« J’ai toujours entretenu des détachements sur les frontières seclaves, et mes hommes n’y ont été atteints d’aucune des maladies communes près de la côte de l’Est. Aussi ai-je la conviction que la côte occidentale serait plus favorable aux Européens. L’avantage du climat, joint à la possession de plusieurs havres excellents qui établiraient une communication avec la côte d’Afrique, favoriserait puissamment les opérations d’un gouverneur établi en cet endroit pour protéger la contrée.

« Il est donc de la plus grande importance d’engager toute la côte dans nos intérêts contre les Seclaves. Une occasion excellente s’en présente d’elle-même ; car le roi Cimanour ayant déclaré la guerre à l’établissement et à ses alliés, on n’est plus tenu à se borner à la défensive. Malheureusement l’extrême affaiblissement de mes troupes met des entraves à mes projets et à mon ardeur ».


Huit jours après l’arrivée de l’Aphanasie, Béniowski, de retour au centre de ses établissements, se préparait activement