Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/208

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que les autres, d’un coup d’épaule il fit brèche, sauta dans le camp ennemi et poussa un cri de victoire qu’on entendit jusqu’aux confins de la plaine.

Les Sakalaves, épouvantés, s’enfuient en désordre vers le camp voisin. Sans-Quartier, Jambe-d’Argent et Franche-Corde se battaient corps à corps avec les canonniers hollandais, qui firent leur devoir en périssant jusqu’au dernier pour la défense de leurs pièces.

Le roi Cimanour, exaspéré contre Scipion-Marius Barkum lève sur lui son cimeterre arabe, à quoi le capitaine Barkum répond en brûlant la cervelle de sa majesté. Mais ce coup de pistolet ne termina point la bataille.

Le camp du centre, devenu le refuge des fuyards, avait pour chef un intraitable bandit, qui dit à ses gens : – « Notre salut est dans les bois !… venez !… Siloulout vous donnera la victoire. »

Une multitude effrayante de Sakalaves, d’Arabes, de Mozambiques et de Navans, parmi lesquels se trouvaient quelques Européens, se précipita vers la forêt.

— Alerte !… les coquins veulent nous couper la retraite, s’écriait le major de son côté.

Siloulout n’avait feint de se réfugier dans les bois que pour prendre à revers la batterie de Béniowski. Peu importait de périr à ce fanatique Malgache ; à la tête de ses plus déterminés bandits, il se jeta sur la garde de la comtesse et de Wenceslas.

Béniowski s’élance à sa rencontre ; Alexandre de Nilof est aux prises avec dix Navans féroces ; la lutte se trouve resserrée sur un étroit plateau bordé par la forêt. La comtesse tient son jeune fils dans ses bras ; elle est armée d’un pistolet et fait feu sur un misérable qui menace son fils. Béniowski, blessé par Siloulout, tombe de cheval. Vasili le venge enfin.