Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/228

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philoubés, rohandrians ou anacandrians, rois, princes ou députés ; les bannières des diverses provinces étaient portées à côté du représentant de chaque nation ou peuplade.

Elle défila devant la garnison en armes et se rangea dans la cour intérieure du Fort-Louis.

Béniowski fit placer sa litière sur deux affûts de canon recouverts par un drapeau. – La comtesse et Wenceslas, le fidèle Vasili et quelques serviteurs étaient auprès de lui ; les officiers à la tête de leurs compagnies. – Quant au chevalier du Capricorne, il se coucha dans un hamac, et alluma une cigarette en disant à Flèche-Perçante :

— Tu as bien manœuvré, reine de mon cœur, foi de soudard ; tu es bien la plus aimable commère de Madagascar et des quatre parties du monde.

— Oui… mais tu m’as juré de ne plus te battre en duel ?… Jamais, jamais, mon major chéri.

— Capricorne n’a plus qu’une affaire à régler, c’est celle de Stéphanof… Eh bien ! pour l’amour de toi, il y renonce. Je le tuerai, je le ferai tuer, je m’en débarrasserai… mais sans duel… c’est convenu.

— Mon seigneur permettra que j’y sois, bien armée.

— Tout ce que tu voudras, mon ange couleur d’olive ; seulement il faudrait voir arriver le coquin…

— Il viendra, soyons-en sûrs… Il est peut-être au Fort-Dauphin à cette heure…

— Ah ! pourvu que Jean de Paris n’ait pas mangé la consigne !

Pendant ce fragment de dialogue, les chefs et députés de tribus, entre lesquels on remarquait le fils d’Hiavi, roi de Foule-Pointe, Dian Rassamb, anacandrian de Fanshère, plusieurs rohandrians du midi et de l’ouest, le vieil Eliézer et divers Zaffi-Hibrahim, le roi Rozai, à qui une peuplade sakalave