Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/290

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bon Vasili, qui eut la consolation de le voir uni à la fille d’Aphanasie, et trinqua cette fois avec Chat-de-Mer à la santé du couple des jeunes mariés, sans qu’aucune pensée douloureuse se mêlât à sa joie.

Quant à Stéphanof, Estève Finvallen ou le commandant Frangon, ce fut en vain que le vicomte de Chaumont ordonna de le chercher parmi les morts.

Flèche-Perçante, ni Capricorne Ier, ne dirent jamais ce qu’ils avaient fait du sac dans lequel ils le livrèrent aux plus fanatiques partisans de Ra-Zaffi-Ramini ; mais assurément mieux eût valu pour ce misérable Kosaque n’avoir jamais été délivré de la captivité du Kamchatka. Béniowski vivant n’eût jamais toléré de si longues et si cruelles vengeances ; Stéphanof avait empêché la civilisation des barbares, il vécut esclave et périt victime de leur barbarie.

Quant à Madagascar, aujourd’hui plus que jamais, l’on doit déplorer que la France ait été assez aveugle pour avoir abandonné, en 1776, le successeur de Flacourt et de La Caze, le comte de Béniowski trop longtemps flétri par l’épithète d’aventurier, et que nous-même, en nous appuyant sur des documents historiques, nous avons désigné sous le nom, si souvent pris en mauvaise part, de Dernier des Flibustiers.

Mais au moins, nous avons, pour excuser le choix de ce titre d’ouvrage, un rapprochement glorieux pour son héros :

Les premiers flibustiers nous donnèrent Saint-Domingue et les petites Antilles, Béniowski fut sur le point de nous donner de même l’immense et magnifique île de Madagascar.