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ÉPILOGUE HISTORIQUE


La grande île de Madagascar paraît avoir été connue des anciens. D’après certains auteurs, ce serait l’Ophir du roi Salomon[1] ; Ptolémée la désigne sous le nom de Mémuthias, Pline sous celui de Cerné. Les Perses et les Arabes l’appelaient Sarandib ; elle était fréquentée par les navigateurs mahométans des Indes et de l’Arabie depuis un temps immémorial, lors de la première apparition des Portugais au delà du Cap de Bonne-Espérance ; enfin, Marco Polo, dans ses relations de voyage, lui donne le nom de Madagascar, dès le commencement du XIVe siècle, c’est-à-dire deux cents ans avant les explorations des Portugais.

La plupart des savants s’accordent à admettre qu’à une époque fort reculée, les peuples de la Malaisie envahirent l’Afrique orientale, et ils font descendre de ces conquérants les races comparativement blanches qu’on rencontre dans diverses régions africaines sous les noms de Foulahs, Fouls, Pouls, Peuls, qui signifient blancs. Les Malais occupèrent Madagascar et se fondirent avec la race noire primitive, mais non sans établir dans l’île conquise le régime asiatique des castes, qui durent être primitivement suffisamment tranchées par la couleur des chefs, des maîtres, des hommes libres, des serviteurs et des esclaves.

Les Malais ou Dayas ne furent toutefois que la souche des

  1. Voir, relativement à Ophir, Légendes de la mer, p. 77 et chap. vii, p. 79.