Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/293

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olivâtres, car des Israélites et des Arabes ayant passé aussi dans l’île, y ont été nécessairement les pères de la race blanche. Il s’ensuit que la population malgache, composée de tant d’éléments, ne peut être comparée à aucune autre des populations africaines.

Découverte fortuitement, en 1506, par le portugais Laurent Alméida, qui lui imposa le nom de Saint-Laurent son patron, la terre que les naturels appelaient Malakassa (île de la Lune), pourrait fort bien avoir été trouvée par des Français trois ans auparavant.

Dès 1503, en effet, c’est-à-dire six ans à peine après Vasco de Gama, Paulmier de Gonneville, qui montait un bâtiment armé par des négociants de Honfleur, doublait le cap de Bonne-Espérance, et, poussé par la tempête, atterrissait à des côtes inconnues, que l’on a cru être celles de Madagascar. Ce point historique risque fort de demeurer éternellement obscur. Il est au moins certain qu’au seizième et au dix-septième siècle, les Français sillonnèrent les mers des Indes, et qu’ils prirent une haute opinion de Madagascar, dédaigné, comme sans importance, par les Portugais, les Hollandais et les Anglais.

Les Portugais, en 1548, firent bien une apparition sur la côte et y construisirent même un petit établissement dans l’Anse aux Galions ; mais ils y furent presque tous massacrés. Les derniers qui survécurent s’échappèrent à bord d’un navire de leur nation. Depuis, leurs compatriotes ne vinrent plus qu’accidentellement trafiquer à Madagascar.

Les Hollandais ont fréquenté la baie d’Antongil, située sur la côte orientale, vers le 15e degré de latitude sud ; ils y négociaient avec les habitants du pays, ils faisaient la traite du riz et celle des esclaves, et quelques-uns d’entr’eux y ayant fondé une habitation, prirent part aux expéditions belliqueuses du chef qui leur avait concédé leur territoire ; mais ils provoquèrent plus tard sa juste fureur par leur mauvaise foi, leur insolence et leur ivrognerie. Ils périrent massacrés par les ordres de leur protecteur.

Vers 1644, les Anglais au nombre d’environ 400 hommes, abordèrent sur la côte opposée, près de l’embouchure de la ri-