Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/315

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nécessaires, des occasions extrêmement favorables durent être négligées. Le commandant Gourbeyre qui commandait nos forces navales obtint néanmoins à Tamatave des succès tels que, d’après une relation anglaise, s’il en eût profité, il se serait emparé de l’île entière. Ceci est évidemment exagéré. On prit néanmoins possession de la presqu’île de Tintingue. Une foule d’ennemis des Hovas s’étaient joints aux Français, et sans la révolution de juillet 1830, des mesures efficaces n’eussent pas tardé à nous assurer la jouissance complète des ports principaux de la Grande-Île. Tel était le projet du prince de Polignac ; l’on venait de prendre Alger, et il est vraisemblable que, la résistance de la reine Ranavalo eût motivé la conquête de la Grande-Île, La France eût recouvré de la sorte dans les mers de l’Inde le glorieux prestige qu’elle n’aurait jamais dû perdre.

Mais, conformément aux idées qui prévalaient sous le règne de Louis-Philippe, l’évacuation de Tintingue eut lieu en juin 1831. Nous démolîmes nos fortifications, nous mîmes le feu à nos édifices. Lamentable dénouement, malgré lequel la France maintenait tous ses droits sur ses anciennes possessions à Madagascar ; sur quoi, le chapitre des contradictions étant interminable, il fut question, dès 1832, de s’établir dans la baie Diego-Suarez, située au nord de Tintingue. Ce projet avorta.

Au bout de quelques années, en vertu d’actes de cession parfaitement réguliers, les îles de Nossi-Bé et Nossi-Cumba, en 1840, celles de Nossi-Mitsiou, de Nossi-Fali, et de Mayotte, l’une des Comores, en 1841, devinrent possessions françaises. Tous les droits de souveraineté des princes de la côte occidentale depuis la baie de Passandava jusqu’au cap Saint-Vincent nous furent de même acquis.

En 1845, à Tamatave, force fut d’user de représailles envers les Hovas et de réprimer par le canon leurs actes de violence. Les Anglais n’ayant pas moins à se plaindre que nous des exactions de la Reine Ranavalo, les deux corvettes le Berceau et la Zélée rangées sous les ordres du capitaine de vaisseau Romain-Desfossés, et la frégate anglaise le Conway, capitaine Kelly, agirent de concert. Les obus de la petite division navale incendièrent les retranchements des Hovas, dont l’artillerie fut